Publié dans Société

Cataracte - 450 interventions chirurgicales gratuites à réaliser

Publié le lundi, 11 avril 2022

Jean-Pierre a parcouru presque 70 kilomètres afin de trouver une solution à son œil droit.  Accompagné de sa fille, cet homme âgé de 75 ans a été l’un des bénéficiaires d’une opération gratuite de la cataracte, programmée cette semaine à l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA). « Mon œil gauche a été déjà opéré et voilà que celui du droit m’empêche d’avoir une vision claire. Cela fait quatre ans que j’ai rencontré ce problème oculaire. Certes, j’ai déjà consulté un médecin spécialisé en la matière dans une clinique privée. 

Le coût des frais médicaux était de 400 000 ariary, ce qui me paraissait trop cher. A défaut d’argent, la seule solution que j’ai pu trouver a été l’achat de deux lunettes qui coûtaient 75 000 ariary. Cette fois-ci, j’ai vraiment eu de la chance car cet évènement a été organisé gratuitement », a-t-il déclaré. Un couple d’un certain âge s’est fait également opérer hier dans cet établissement hospitalier public après des années de trouble de vision. « Il y a 3 voire 4 ans, on m’a détecté la cataracte. J’ai déjà suivi un traitement. Mais étant donné qu’elle n’était pas encore mure, aucune opération n’a été faite », a témoigné le mari, Randrianoelina Roberson. Quant à sa femme, Razaiarivelo Pauline, une coloration des cheveux a accéléré le processus de cette maladie oculaire chez elle, d’où son entrée en bloc opératoire. « J’ai déjà subi une opération d’un œil 10 années auparavant. Mais récemment, j’ai teinté mes cheveux et mon autre œil a commencé à gonfler. Ainsi, le médecin m’a immédiatement recommandé de se faire opérer », s’est-elle exprimée. 

Effectivement, après deux années de suspension en raison de l’épidémie de Covid-19, le service ophtalmologique du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU-JRA) reprend les opérations chirurgicales de la cataracte. En collaboration avec le ministère de la Santé publique à travers la Direction de la lutte contre les maladies non transmissibles (DLMNT), le Service ophtalmologique du CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA), la Société malgache d’ophtalmologie (SMO), la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) et le Lions Sight First Madagascar (LSFM), le groupe Filatex a fait appel à la Fondation Barraquer pour bien mener cette opération. 

Depuis hier jusqu’à vendredi prochain, une équipe de 45 ophtalmologues et personnel soignant de l’HJRA mènent une campagne d’opérations gratuites de la cataracte. Avec un budget de 774 millions d’ariary, 450 chirurgies vont être programmées à raison de 90 opérations par jour.

A cela s’ajoutent 1 000 consultations ophtalmologiques. Selon le Professeur Léa Raobela, ophtalmologiste et non moins chef de service Ophtalmologie à l’HJRA, 1 % de la population en est actuellement victime à Madagascar. Et 80 % des personnes atteintes sont des personnes âgées de plus de 65 ans si les 20 % restants sont des jeunes ou encore des individus atteints de morbidité, notamment le diabète, sans oublier les cas héréditaires c’est-à-dire la cataracte congénitale. 

Notons que depuis 24 années d’intervention, le Lions Club a réussi à opérer 86 000 personnes dans le pays. Particulièrement pour cette campagne, le groupe Filatex prend en charge la logistique à hauteur de 70 millions d’ariary, comprenant le transport, l’hébergement et l’affrètement de tous les matériels indispensables au programme. Il s’occupe également de la restauration des intervenants, ce qui équivaut à 360 repas et 720 collations.

Selon Lalaina Randrianarivelo, directeur de la communication au sein du groupe Filatex, la difficulté financière de ménages malagasy a amené le groupe à organiser cette mission, tout en admettant le coût élevé d’une seule intervention chirurgicale.

Rappelons qu’en plus des interventions gratuites effectuées par Lions Club Madagascar, le pays abrite également depuis le mois de septembre 2021 le tout premier centre de formation technologique en chirurgie de la cataracte en Afrique et dans le monde, situé à la Polyclinique d'Ilafy. Des simulateurs de chirurgie, développés durant plus de 8 ans dans le cadre de la technique « Manual Small Incision Cataract Surgery » (MSICS), destinés dans un premier temps à former les médecins au sein des établissements hospitaliers publics, y ont été installés. 

K.R.

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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